Un peu de technique

Les ornithologues sont gourmands de belles rencontres mais ont le souci de ne pas déranger. Ils utilisent de façon détournée leur lunette en photographiant l'image qu'elle propose derrière l'oculaire. L'APN compact remplaçant l’œil, le capteur faisant office de rétine. Les cadrages obtenus sont équivalents à ceux d'un reflex FF équipé d'un objectif de focale de 1 à plusieurs mètres. Comment est-ce possible ?

La lunette grossit 20 à 60 fois le paysage, et le compact n'a plus qu'à photographier à l'aide de son objectif de focale 5mm à 100mm en général. On peut aussi voir la chose comme : l'APN photographie avec une focale de 5 à 100mm multipliée par le grossissement de la lunette. C'est au choix, mais le résultat est le même : une focale équivalente résultante de 20x5mm à 60x100mm, soit de 100 à 6000mm.

En fait c'est un peu plus compliqué, car tous les grossissements de lunette ne conviennent pas à toutes les focales de l'objectif zoom. En particulier, les bonnes combinaisons doivent être exemptes de vignetage. Et il n'est pas utile d'avoir des focales éxagérées au risque de mettre en évidence les défauts optiques. Une bonne mesure se situant en général autour de 30x pour le grossissement de la lunette et 15mm pour la focale de l'objectif d'un compact, ce qui fait une focale résultante équivalente de 30x15=450mm pour le compact.
Mais une lunette ornitho est avant tout conçue pour l'observation. C'est une évidence. Et pour cette raison, elle présente des caractéristiques adaptées à cet usage : étanchéité, légèreté, image redressée (gauche-droite et haut-bas), parfaite adaptation de l'oculaire aux caractéristiques de l'objectif... Il résulte de ce cahier des charges, une formule optique complexe.

Cette illustration montre toute la complexité interne, tant mécanique qu'optique.
L'utilisation en digiscopie d'une telle lunette est un usage détourné, mais très pratique, permis par la grande qualité optique et mécanique des lunettes ornitho de haut de gamme.